Vous connaissez sans doute les syrphes, au moins de vue : ces petites mouches “déguisées en guêpe” avec leurs rayures jaunes et noires, mais souvent trahies par leur manière de voler sur place. Cependant, les syrphes font partie des diptères les plus diversifiés, et il existe une multitude d’espèces aux couleurs plus ternes ou à l’inverse, très bariolées. Parmi elles, les volucelles (genre Volucella) se distinguent avec leur grande taille. Cette dernière, couplée à leur abdomen parfois jaune et traversé de bandes brunes ou rougeâtre, fait immanquablement songer à notre frelon européen, bien qu’il s’agisse de mouches butineuses tout à fait inoffensives.

Les volucelles sont d’émergence assez tardive : les adultes s’observent à partir de fin mai / début juin jusqu’en septembre, souvent en lisière de forêt, sur les fleurs des grandes ombellifères (Apiacées) telles que la grande berce. Sur la photo ci-dessous, une volucelle (en bas à gauche) cohabite avec quelques autres bestioles, entre autres une thomise variable à l’affût (araignée blanche au centre légèrement à droite), un lepture tacheté en bas à droite. Pour le moment, trois espèces de volucelles ont été détectées sur la commune :



La volucelle vide (Volucella inanis) est la plus commune de ces trois espèces. Elle peut se rencontrer sur n’importe quelle lisière ou friche fleurie, parfois dans les jardins. Elle pond dans les nids de guêpes et de frelons, qui fourniront toute la nourriture nécessaire (détritus et couvain) au développement de la larve.
La volucelle zonée (Volucella zonaria), particulièrement grande (22mm voire plus), est typique des milieux forestiers. Tout comme la précédente, elle dépend des nids de guêpes pour sa reproduction. Côté couleur, elle se distingue toutefois de la volucelle vide par des bandes sombres plus épaisses, un thorax rougeâtre plutôt que noir, les premiers segments abdominaux d’un jaune moins clair / plus orangé et par le deuxième sternite abominal noir plutôt que jaune (cf photo ci-dessous pour ce dernier détail). La volucelle vide a également un petit peu de noir sur son “arrière train”.
La volucelle transparente a été nommée en référence à la partie avant de son abdomen, recouverte de chitine blanche translucide, particularité assez rare chez les insectes. Ce détail permet de la différencier de Volucella inflata, dont l’avant de l’abdomen est plus orangé que blanchâtre, et traversé d’une pointe noire. Sa larve est également une parasite des nids de guêpes / frelons. Un peu plus rare que les deux précédentes, elle semble apprécier les milieux humides.

Toutes les grosses mouches bariolées ne sont pas des volucelles ! L’echinomyie grosse (Tachina grossa, photo ci-dessous à gauche) est, comme son nom l’indique, une mouche de taille impressionnante (la plus massive d’Europe, 24mm), noire et velue, avec la tête, la base des ailes et l’extrémité des lattes jaunes. La larve est une parasite des chenilles de certaines papillons nocturnes (bombyx du chêne, noctuelle, etc). Cette espèce peu commune et visible en juillet-août fréquente les jardins fleuris, mais elle est plus fréquente aussi les lisières et bas-côtés fleuris des chemins forestiers.
L’éristale des fleurs (Myathropa florea, photo ci-dessous à droite) est un gros syrphe dont la larve est aquatique, et pourvue d’un long tuba pour capter l’air à la surface, d’où son surnom de “queue de rat”. La larve peut se développer dans de très faibles volumes d’eau stagnante (dans le creux d’un arbre ou l’empreinte d’une vache…). L’adulte se retrouve sur les jardins fleuris et les prairies de fauche, dès le mois de mai.

